Evil Queen
Gardienne des Ténèbres
  
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 | Sujet: Dark Angel  Mer 12 Sep - 15:22 | |
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Dark Angel s’ouvre sur une Amérique en convalescence, nouveau pays du tiers-monde depuis l’explosion, dix ans plus tôt, d’une bombe électromagnétique ayant grillé la totalité des forces d'information et de communication du continent. A Seattle, une jeune femme lutte pour payer son loyer en livrant des paquets à vélo. Max Guevara, c’est son nom, est une enfant « génétiquement modifiée », qui s’est évadée, peu de temps avant la catastrophe, du « centre de formation » où elle était prisonnière, Manticore. Conçue pour être un super soldat, elle est devenue une femme presque comme les autres, qui passe ses nuits à moto, à la recherche de ceux qui se cachaient derrière Manticore, et de ses « frères et sœurs » autrefois captifs avec elle.
Série de science-fiction clairement inspirée de la littérature de George Orwell et de films comme New York 1997, Dark Angel a su inventer un monde post apocalyptique convainquant. Sombre à souhait, nocturne, rappelant parfois les ruelles vaporeuses de Blade Runner, il matérialise une poignée des fantasmes les plus pessimistes sur notre avenir. Il y a d’abord la fin de l’air informatique, et la déchéance d’un progrès tout entier basé sur l’efficacité des machines -- le black-out, où l’anarchie reprend le dessus. Autre fantasme, celui de la modification génétique appliquée à l’être humain, capable de merveilles – Max est une force de la nature, en plus d’être une très belle femme – mais aussi, à plus large échelle, de monstruosités. Enfin, dans le monde imaginé par Cameron, les libertés sont réduites, la misère est omniprésente, et la presse inexistante.
C’est dans ce décor sans véritables lendemains que l’ange déchu X5-452, qui s’est elle-même renommée Max Guevara – nom lourd de sens -- prend les armes. Toute la première saison de la série tourne autour de sa lutte pour retrouver les hommes de Manticore, se venger d’eux et comprendre son passé. Chasseur et proie à la fois – les hommes de l’entreprise la cherchent aussi – Max reçoit le soutien d’un des rares révolutionnaires de son époque, un des rares à disposer de tous les moyens modernes de communication, Logan Cale, dit « Le Veilleur », qui jette à la face du pouvoir ses quatre vérités par le biais d’émissions de télé pirates. Lui cloué au sol – il est en siège roulant – et elle sur le terrain, ils vont devenir un duo de vengeurs masqués high-tech insaisissable. Ponctué par des scènes du quotidien, la vie en colocation et les heures de boulot de Max puis, rapidement, par les tensions affectives qui s’installent entre elle et Logan, le récit de la première saison, danse, riche en action et en révélations, se conclut par un dernier combat, victorieux, entre la belle et Manticore.
La seconde saison de la série, partie sur de nouvelles bases, sera marquée par une chute constante de l’audimat… à raison. La structure austère et obscure de la première saison, cette lutte d’une héroïne solitaire, y laisse la place à un imbroglio scénaristique tout entier tourné vers la notion de race, et des métaphores du fascisme et de l’acceptation de l’autre tirées par les cheveux. Rejoint par une bande de transgéniques plus ou moins finis (du bellâtre Jensen Ackles, revu depuis dans Supernatural, à un homme chien sympa mais pas futé, Joshua), Max y combat contre une nouvelle organisation, les Illuminati, secte consanguine où seuls les êtres « parfaits » sont acceptés, et d’où serait issu le fondateur de Manticore, un certain Sandman. Une guerre commence alors entre les « impurs », les « freaks » transgéniques, tapis dans les bas-fonds de Seattle, et les « purs », infiltrés jusque dans les services secrets nationaux – et soutenus par la majorité de la population, effrayée par ces étrangers "OGM" d’un nouveau genre.
Impeccablement réalisée, aidée par des moyens qui finiront par lui coûter sa diffusion, Dark Angel offre une flopée de scènes d’action, des épisodes forts en rebondissements et en castagne. Sa principale force reste néanmoins son héroïne, en tous points fascinante. Bien sûr, Jessica Alba, moulée de cuir, incarne un fantasme masculin, un personnage d’une beauté sensuelle revendiquée, une vamp pourtant intouchable, à la fois douce et sentimentale, capable de mettre au tapis une dizaine de types à la fois, et terriblement féline – elle possède des gènes de chat… Mais l’héroïne de Cameron est aussi une belle figure poétique, torturée, terriblement seule, se réfugiant en permanence au sommet de la fameuse Space Needle de Seattle pour méditer sur sa condition. Souvent malheureuse, mal dans son corps, elle est aussi incapable de révéler ses sentiments – à tel point qu’une maladie l’empêchera d’approcher de Logan lors de la seconde saison, métaphore un peu lourde de ses blocages. Son combat, celui de ses « semblables », finira sur une victoire imparfaite, conséquence d’un scénario bouclé trop tôt, la série prenant fin en queue de poisson. Les « Freaks » auront leur territoire, leur « nation », et pourront vivre en paix. L’ange noir, elle, ne connaîtra jamais ses vraies origines… | |
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